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• 16 juillet 2010

 

Visite des Passages couverts parisiens

27 mars 2010

 

Nous étions 36, répartis en deux groupes, pour découvrir les passages couverts parisiens le samedi 27 mars 2010, accompagnés par deux conférencières qui nous ont conté l’histoire de ces lieux pour le moins étonnante.

Voici un petit aperçu de notre visite.

C’est Louis Philippe Joseph d’Orléans, plus connu sous le nom de Philippe Egalité, qui est à l’origine des passages couverts. C’est en effet lui qui fera construire dans les années 1780-1790 les premières galeries commerciales dans les deux bâtiments prolongeant les ailes du Palais Royal. Son fils, qui sera roi, et qui n’est pas dépensier comme lui, fermera toutes les tavernes et boutiques du Palais Royal en 1837. 

Notre visite a donc débuté au Palais Royal. Ci dessous nos deux groupes, très attentifs au discours de nos conférencières, qui ont su capter, dès le début, l’attention de leur auditoire.
La galerie du Palais Royal :
   

La Galerie Vero-Dodat :

Cette Galerie fut ouverte en 1826 par deux charcutiers, Benoît Véro et son associé Dodat. Elle se situe à l’emplacement de l’hôtel d’Antoine de Dreux d’Aubray, empoisonné avec ses deux fils par sa fille, la marquise de Brinvilliers, qui sera arrêtée puis décapitée le 17 juillet 1676 (voir article relatif à notre visite du Marais). Véro et Dodat achèteront cet hôtel en 1823 et le feront raser pour y construire la maison et le passage actuels.
   

Le Passage des deux pavillons :

 Ce passage a été bâti en 1820 par le Comte Dervilliers pour relier la rue de Beaujolais à la rue des Petits-Champs. Il doit son nom aux deux pavillons qui l’encadrent du côté du Palais Royal. A l’origine, il faisait face à l’entrée du passage Colbert. Mais il fut racheté par le propriétaire de la Galerie Vivienne, Maître Marchoux, qui en modifia le tracé de façon à diriger les piétons vers la Galerie Vivienne. C’est le plus petit des passages couverts.
 
   

La Galerie Vivienne :

Elle sera ouverte en 1826 sous le nom de Marchoux, président de la chambre des notaires et à l’origine de la construction de la galerie. Elle sera rapidement baptisée Vivienne et attire beaucoup de visiteurs avec ses nombreuses  boutiques. Au numéro 13, un escalier monumental conduit à l’ancienne demeure de Vidocq.
 La librairie au bout de la galerie Vivienne est ouverte depuis 1826, et est tenue depuis par la même famille. Cette librairie a été fréquentée en son temps par Victor Hugo. A l’origine, c’était aussi un salon de thé.  
   

La Galerie Colbert :

La galerie Colbert sera bâtie pour concurrencer la galerie Vivienne. Elle est construite à l’emplacement d’un ancien hôtel. Elle ouvre en 1826, mais ne connaîtra pas le succès de sa voisine et rivale.
Après cet échec commercial, elle sera léguée à l’Institut de France , et quasiment laissée à l’abandon. Réinscrite à l’inventaire des monuments historiques en 1974, elle sera rachetée par la Bibliothèque Nationale et entièrement restaurée dans les années 80. C’est aujourd’hui un lieu dédié à l’enseignement et à la culture.
   
   

Le Passage des Panoramas :

Le passage des Panoramas fut contruit en 1799. Il permettait de relier les panoramas du Boulevard Montmartre. Les panoramas sont en quelque sorte les ancêtres du cinéma. Il s’agissait de grandes fresques peintes sur les murs d’une rotonde. L’enthousiasme des parisiens pour les panoramas, la proximité du passage avec la Bourse et le théâtre des Variétés firent le succès de celui-ci.
 Au numéro 57 se trouve le salon de thé « L’arbre à cannelle », établi dans les locaux du célèbre chocolatier du XIXe siècle : le chocolatier Marquis.  
   

Le Passage Jouffroy :

Construit en 1846, c’est un des plus récents passages couverts de Paris. Situé dans la continuité du passage des Panoramas, il relie les Grands Boulevards et la Grande Batelière.
Alors que dans les passages plus anciens, le bois restait le matériau prédominant, c’est le fer qui est ici mis en oeuvre. La verrière, auto portante, est construite en bronze. L’attraction majeure de ce passage reste, depuis 1882, le Musée Grévin, dont la sortie de secours, agrémentée d’une vitrine, donne sur le passage.
   
   

Vers 1850, la transformation de Paris par le Baron Haussman induit l’abandon des passages couverts. Un certain nombre d’entre eux sera détruit.

Puis dans les années 1860, le développement des grands magasins va fortement contribuer à la mort des passages couverts.

Alors que Paris a compté jusqu’à 150 passages couverts au XIXe siècle, il n’en reste aujourd’hui qu’une vingtaine à l’intérieur desquels il fait toujours aussi bon flâner …

« Flâner est une science, c’est la gastronomie de l’oeil. Se promener, c’est végéter; flâner, c’est vivre … Flâner, c’est jouir, c’est recueillir des traits d’esprits, c’est admirer de sublimes tableaux de malheur, d’amour, de joie, des portraits gracieux ou grotesques; c’est plonger ses regards au fond de mille existences : jeune, c’est tout désirer, tout posséder; vieillard, c’est vivre de la vie des jeunes gens, c’est épouser leurs passions »

Honoré de Balzac

A très bientôt pour une prochaine visite …

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